Saint-Gervais-les-Bains : Plus qu’une simple remontée mécanique

Le Valléen, récemment inauguré, marque le début d’une nouvelle ère en termes de mobilité, pour les touristes comme pour les habitants à l’année.

« Le Valléen rapproche les habitants et ouvre la commune au monde, en reliant Saint-Nicolas-de-Véroce, côté sommets, et les grandes métropoles (Paris, Londres, Bruxelles, Genève…), côté vallée », affirme Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains. Lors de l’inauguration le 6 septembre, le message est donc clair : il s’agit de rendre service aux skieurs, mais aussi et surtout de proposer un tout nouveau transport aux locaux entre Le Fayet et le bourg. « Une solution a été trouvée pour intégrer cet appareil dernier cri à la DSP »,  révèle Alexandre Merlin, directeur général de la société des téléportés Bettex Mont d’Arbois (STBMA). Au total, l’enveloppe s’élève à 45 millions d’euros avec le télécabine de L’Alpin plus haut. Le Département a versé 21,2 millions d’euros, la Région 9 millions, la commune 1 million et la STBMA a payé le reste de 13,8 millions. 

Intermodalité  

Le quotidien des habitants est directement impacté, « à l’image de ces jeunes gens qui utilisent la remontée depuis la rentrée pour se rendre au lycée, au collège, à leur entraînement sportif », se réjouit Alexandre Merlin, qui a observé les voisins suisses habitués à connecter train-télécabine/téléphérique, « comme le Châble à Verbier qui fonctionne à l’année, tout comme Le Valléen désormais ». Le téléporté, ouvert de 7h à 20h30, est intégré à la carte scolaire et les bus qui faisaient Les Planes – Saint-Gervais – Le Fayet sont supprimés. Mais surtout, des discussions intenses sont menées avec les équipes SNCF, Léman express et de la Région afin de développer de vrais produits communs. « L’idéal serait la logique du déplacement jusqu’à la station, de A à Z, dans une juste continuité. Nous y travaillons », énonce le dirigeant. Enfin, en plus de cette nouvelle ligne, la STBMA met aussi en place L’Alpin en remplacement d’un DMC datant de 1984, qui prenait lui-même la place d’un téléphérique de 1936. « Cette opération était prévue un peu plus tard dans le programme de DSP, mais nous aspirions à de l’homogénéité et à une plus grande fluidification du trafic en période de pointe de ceux qui vont skier, qui transportent leur VTT, qui vont admirer le sommet du mont d’Arbois…, grâce à une vitesse accélérée de 1 800 personnes/heure à 2 800 p/h », ajoute le concessionnaire.

Subtilités techniques

Ce Valléen, dont la gare d’arrivée a été conçue dans le style Belle Époque sous la surveillance des architectes des Bâtiments de France, était un projet d’ampleur. Ses huit pylônes mesurent 35 mètres quand les télécabines classiques sont plutôt entre 15 et 20 mètres de haut. Il fallait passer par-dessus la ligne haute tension.
La remontée mécanique, conçue par POMA, comporte quelques spécificités comme le secours intégré :
« Plus besoin de descendre à la corde pour évacuer les gens, les nouvelles solutions permettent de ramener les clients en gare », précise Alexandre Merlin, qui évoque aussi l’option sans conducteur permettant à un seul collaborateur en gare amont de surveiller l’ensemble.